Chaque période de transition apporte son lot d’excès. Ce fut le cas avec le développement de l’Internet grand public à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Ce sera probablement le cas avec l’intelligence artificielle. C’est également le cas avec la transition énergétique.

C’est certainement encore pire de nos jours à l’ère des réseaux sociaux que ce ne fut le cas il y a une vingtaine d’années avec Internet. Dans le cas de la transition énergétique, le phénomène est également amplifié par la « course aux subventions » (je reprends ainsi l’expression formulée en privé par un haut dirigeant de Dalkia – leader dans la transition écologique pour les entreprises).

Les pouvoirs publics en Europe ont fixé des objectifs ambitieux en termes de développement des énergies non fossiles et, pour y parvenir, ils n’ont pas d’autres choix que d’ouvrir grand l’accès aux financements (même si la hausse des taux constitue indéniablement une contrainte supplémentaire). Le meilleur exemple en la matière est certainement l’hydrogène. Au cours des dernières années, le nombre de brevets sur ce segment énergétique n’a cessé d’exploser, avec le soutien des politiques. Mais la triste réalité, c’est qu’à l’heure actuelle, la production d’hydrogène est quasiment à 100 % basée sur le gaz.

Les choses vont certainement évoluer. Mais il n’est pas certain que nous parviendrons à obtenir de l’hydrogène vert (produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable). Il suffit de regarder quelques-unes de mes interventions sur le plateau de ‘C’est votre argent’ animé par l’incontournable et exceptionnel Marc Fiorentino pour savoir à quel point je suis sceptique concernant les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique. La « course aux subventions » va déboucher sur une vaste bulle spéculative qui finira tôt ou tard par éclater.

 

Faites une pause, c’est l’heure de l’édito Christopher DEMBIK du mois de juin 2023

L'édito de Christopher Dembik

Être contrariant est rarement gage de succès financier

Pour autant, faut-il, en tant qu’épargnant, rester à l’écart de ce secteur ? La réponse est limpide, c’est non. Lorsqu’on investit, le pire risque est d’avoir raison trop tôt. Il est impossible d’être à rebours du marché et de la majorité des investisseurs sur la longue durée, à moins d’accepter des pertes énormes. Disons-le, ce n’est pas rationnel. Lorsqu’on est économiste, être contrariant est la garantie d’avoir son heure de gloire médiatique tôt ou tard (c’est le cas de Nouriel Roubini). Lorsqu’on gère de l’argent, c’est souvent gage d’échec.

La bulle de la transition énergétique peut gonfler pendant des années avant qu’elle ne commence à se fissurer. La meilleure attitude pour l’épargnant n’est pas de rester complètement à l’écart, car cela impliquerait de ne pas profiter du mouvement de hausse (d’exubérance haussière même). Il faut simplement répartir son risque au mieux donc être exposé marginalement à ce secteur (10-15% de son portefeuille) et rester vigilant à tout signal qui pourrait indiquer que la bulle est en train de se dégonfler (par exemple, des difficultés de financement de petits valeurs boursières positionnées sur ce créneau, une baisse des subventions publiques ou un échec technologique).

 

Certains secteurs sont plus susceptibles d’être en bulle que d’autres

 

Dans le domaine de la transition, au sens large, il y a certains secteurs qui sont plus susceptibles d’être en bulle que d’autres. Sans surprise, les énergies renouvelables sont en position de faiblesse. C’est une thématique qui séduit depuis de nombreuses années les épargnants, pour des raisons évidentes (convictions personnelles, myriade d’innovations, très nombreuses introductions en bourse de petites et moyennes valeurs, surexposition du sujet dans les médias etc…).

Il y a pleins de manières d’investir dans ce domaine : directement, par exemple pour financer une centrale photovoltaïque (certaines néo-banques utilisent votre épargne pour ce type de projets, cela peut aussi être le crowdfunding), en soutenant des activités annexes (par exemple les plateformes qui collectent les nombreuses données fournies par les éoliennes afin d’améliorer leur rendement et de limiter les cas de panne) ou encore plus classiquement via des fonds actions ayant ce thème d’investissement. Il en existe une myriade en France dans toutes les grandes maisons. C’est un must-to-have. Mais comme nous l’avons dit, c’est un segment qui est en phase de bulle et qui est donc, par nature, plus risqué sur le long terme. Il est rare qu’une bulle se dégonfle sans faire trop de dégâts (à moins qu’il s’agisse de l’immobilier français !).

 

Deux pistes intéressantes

 

On ne retrouve pas les mêmes excès sur la mobilité et la gestion et le traitement des déchets – deux thèmes d’investissement un peu moins sexy (il faut bien le reconnaître) mais qui offrent un beau rendement en général et qui sont moins l’objet d’excès de la part des investisseurs. Quand on parle de mobilité, on parle automatiquement d’infrastructure. C’est la clé de la réussite.

Cette catégorie d’investissement, qui inclut par exemple la mobilité verte à travers le transport ferroviaire, a connu un fort essor ces dernières années. Cela s’explique principalement par trois facteurs : une réelle stabilité (forte dé-corrélation des marchés financiers ce qui en fait un investissement défensif), le financement de l’économie réelle avec un impact positif (c’est une préoccupation croissante des épargnants) et un surcroît de rendement qui permet d’en faire un investissement attractif en période d’inflation (ce sont des actifs essentiels qui font en général l’objet de contrats à long terme qui sont indexés à l’inflation).

 

Une belle thématique d’investissement qui est souvent un peu méconnue par les particuliers

 

C’est clairement une belle thématique d’investissement qui est souvent un peu méconnue par les particuliers. La gestion et le traitement des déchets, c’est encore moins vendeur (il faut bien l’avouer). Mais c’est pourtant un segment essentiel si on souhaite accélérer la transition écologique. D’ici 2030, une réduction de 15% des déchets ménagers par habitant devra être opérée pour respecter les objectifs de la loi.

Pour le plastique, la législation est encore plus stricte : objectif 100% de plastiques recyclés en 2025. Il faut donc financer les initiatives qui vont dans la bonne direction (par exemple, le premier compteur de déchets intelligent lancé par Suez, entreprise cotée sur Euronext Paris). Pour capturer au mieux cette thématique d’investissement, on peut soit faire du stock-picking (donc se positionner sur des sociétés qui sont sur ce segment comme c’est le cas de Suez ou de Waste Management et Clean Harbors pour les valeurs cotées sur le NYSE américain) soit investir via des fonds qui ont pour thème principal l’économie circulaire. Cette dernière solution permet certainement de mieux répartir son risque et d’éviter d’avoir une gestion trop au quotidien puisque ce sera un gérant attitré qui s’en chargera.

 

SI ON RÉSUME

 

Il y a une bulle au niveau de la transition écologique et énergétique. C’est évident, même si peu de monde le crie haut et fort. Ce n’est pas politiquement correct. Une bulle est inhérente à tout phénomène de transformation systémique. C’est donc normal. Dans ce type de circonstances, être contrariant (rester à l’écart ou pire se positionner à la vente), c’est souvent la moins chose à faire. En bourse, avoir raison trop tôt mène souvent à d’importantes pertes. Il faut capturer au mieux cette thématique en étant moins exposé aux segments où les excès sont les plus importants et en ayant une exposition totale de son portefeuille gérable (10-15% du total). Lorsque la bulle montrera des signes de faiblesse, il sera toujours temps de faire les arbitrages nécessaires. En attendant, autant profiter de l’engouement actuel.

 

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Conseiller gestion patrimoine conseiller financier expliquant le rôle du conseiller en gestion de patrimoine

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