Placements : Trouver le bon moment pour acheter !

C’est le moment de diversifier son épargne. Beaucoup de Français privilégient les fonds en euros classiques des contrats d’assurance-vie individuelle. Selon Good Value for Money, le taux moyen servi sur les fonds en euros sera de 1,08 % en 2022 contre 1,09 % en 2021. Avec une prévision d’inflation de 5,5 % en 2022 (qui a toutes les chances d’être révisée à la hausse), le taux réel des fonds euros sera donc d’environ moins 4,4 %. Dit autrement, si vous avez 100 000 euros placés sur une assurance-vie avec garantie en capital, vous allez perdre … 4400 euros !

Période décisive

On peut mieux faire, en orientant une partie de son épargne vers les supports actions. La bourse a lourdement chuté depuis le début de l’année. L’indice principal de la Bourse de Paris, le CAC 40, affiche de 13 % depuis janvier. Mais la baisse est peut-être terminée. L’indice affiche un rebond honorable de 5 % en variation mensuelle.

L’enjeu pour les épargnants qui ont du cash est désormais de trouver le bon moment pour acheter des actions. On ne le rappellera jamais assez, en période d’incertitude, le mieux est d’avoir du cash représentant jusqu’à 10 % de son portefeuille d’investissement. L’idée est ainsi de se positionner immédiatement lorsque les opportunités de marché apparaissent. C’est ce que font les gérants. La plupart ne gardent en période normale de marché qu’environ 1 % en cash. Ces derniers mois, beaucoup ont porté leur exposition à 10 %. A très court terme, il convient de se repositionner sur les actions qu’au cas par cas.

Les deux à trois prochaines semaines vont être clés pour la tenue des marchés boursiers d’ici la fin de l’année. Les entreprises cotées publient leurs résultats pour le deuxième trimestre et, surtout, communiquent sur leurs perspectives. Tout porte à croire que le scénario souvent mis en avant par les analystes depuis deux mois (récession brutale) ne va pas se matérialiser.

 

Pas de récession en vue aux États-Unis !

 

Pour les Etats-Unis, j’anticipe un net ralentissement économique cette année, avec une croissance du PIB à 1 %. Ce n’est pas beaucoup, évidemment. Mais ça ne constitue pas une récession. En outre, beaucoup d’entreprises cotées vont profiter dans les mois à venir de la relance économique chinoise (qui va se matérialiser dans les résultats d’entreprises plutôt au début de l’année prochaine, selon moi).

 

Faites une pause, c’est l’édito de Christopher Dembik !

L'édito de Christopher DEMBIK

D’abord les large caps

Les investisseurs particuliers et institutionnels investissent de nouveau en bourse. Les flux de capitaux sont d’abord orientés vers les large caps – ces valeurs cotés ayant une capitalisation boursière en général supérieure à 10 milliards d’euros. Elles ont beaucoup souffert en bourse depuis janvier. Elles ont l’avantage d’être fortement décotées et d’être très liquides (ce qui est important en cas de vent contraire). C’est par exemple Hermès (nous en parlions dans l’édito du mois de mai).

Mais d’ici quelques semaines, ces flux devraient aussi soutenir les mid et les small caps – ces valeurs boursières dont la capitalisation est plus faible et qui sont parfois moins liquides. Le fort retracement qu’on observe sur les small caps françaises va constituer d’ici peu un point d’entrée intéressant. La période des soldes a commencé. Cela ne fait aucun doute. Des belles valeurs devraient en profiter pour remonter la pente comme :

Reworld Media :

(petite valorisation à hauteur de 380 millions d’euros) qui a récemment annoncé le rachat des douze marques digitales de TF1. Le titre évolue autour de 7 euros. Il est en baisse de 8 % depuis janvier. Il a une forte probabilité de monter vers les 10 euros si on regarde de près le business plan de l’entreprise et sa capacité à le mettre en œuvre.

Groupe Okwind,

qui a fait son introduction récemment sur Euronext Growth. La start-up française a une stratégie centrée sur l’autoconsommation d’énergie renouvelable. Nul besoin de dire que c’est un secteur certainement très porteur dans les années à venir. Pour ne rien gâcher, elle a aussi de solides fondamentaux, avec une marge d’Ebitda de 7,9 % en 2021. C’est tout à fait honorable.

Ce ne sont que deux exemples parmi une myriade de possibilités.

 

Les secteurs et zones géographiques à éviter

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il y ait des opportunités partout. On a tendance à dire en bourse qu’il est toujours plus intéressant d’acheter des actifs le moins cher possible. Parfois, c’est suicidaire. Les fonds exposés aux marchés émergents sont à risque, par exemple. Ce n’est franchement pas évident de se positionner à l’achat sur les devises émergentes en ce moment (elles sont toutes en forte baisse par rapport au dollar américain). Les marchés actions souffrent aussi.

Les flux de capitaux nets sortant des émergents ont atteint des proportions supérieures à ceux pendant la crise financière mondiale de 2007-2008. Sans surprise, ces capitaux vont se recycler sur le marché américain (ce qui soutient au passage le cours du dollar américain et explique, en partie, la baisse de l’euro/dollar des dernières semaines). En outre, plusieurs pays font face à une situation financière limite.

Par ordre décroissant, le Salvador, le Ghana, la Tunisie, le Pakistan et l’Egypte sont les pays les plus proches d’un défaut de paiement. Ils ont pour point commun d’avoir à la fois connu un bond de l’endettement public massif et une hausse significative des coûts d’emprunt au cours des dernières années. La hausse des taux directeurs aux Etats-Unis (qui n’en est qu’à ses débuts) va certainement provoquer une crise des pays émergents. Celle-ci sera limitée (tous les émergents ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés). Elle ne devrait que peu toucher les pays développés. Les capitaux occidentaux sont déjà en grande partie sortis.

 

Scepticisme sur le secteur bancaire

 

J’aurais également tendance à être sceptique à l’égard du secteur bancaire. Beaucoup d’analystes ont mis en avant que la hausse des taux constitue une opportunité d’achat au niveau des bancaires. Ce n’est pas évident. Crédit Agricole affiche une baisse de 30 % depuis le début de l’année. Les valeurs américaines ne font guère mieux. Goldman Sachs est en repli de 16 % sur la même période.

Morgan Stanley a annoncé un effondrement de 55 % des revenus de sa division banque d’investissement au deuxième trimestre (pourtant, il s’agit d’une division traditionnellement très rentable). Le business model des banques est mis à mal. Les taux négatifs n’ont pas aidé. Mais ce n’est pas le seul problème. Si j’étais un peu taquin, je dirais que le trading, le front running des banques centrales (réduction de la liquidité qui est mise à disposition, ce qui provoque notamment une baisse des opérations d’introduction en bourse) et les prêts à l’industrie fossile (qu’on le veuille ou pas, la transition énergétique est amorcée) ne constituent pas un business model très durable.

C’est certainement plus un problème pour les grandes banques américaines que pour leurs consœurs européennes. Mais ces dernières sont pénalisées par un environnement trop concurrentiel et encore très fractionné (par exemple en Italie), ce qui complique la tâche.

La période estivale est habituellement celle où on se tient à l’écart de ses investissements. Cet été, ce serait une erreur. C’est le bon moment pour considérer les opportunités à l’achat en bourse.

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