L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois … Mais espérons que l’hiver ne soit pas trop rude.

 

Réduire la consommation d’énergie en France pour éviter le blackout (très bon roman d’anticipation de Marc Elsberg sur le même sujet) cet hiver.

Cette situation permet de se rendre compte à quel point nous sommes dépendants, dans toute l’Europe, des producteurs d’énergie. Elle rebat les cartes sur les choix stratégiques de pays comme l’Allemagne, mais aussi comme la France. Les choix de dépendance et de sous-production malgré une surconsommation record.

Ce n’est pas un scoop. Mais l’actualité géopolitique met en lumière une situation très précaire et pour cause. L’Europe ne produit que 40 % de l’énergie qu’elle consomme (Seulement 1/3 pour l’Allemagne et un peu plus de 50 % pour la France grâce au nucléaire).

A l’heure de la transition énergétique, 69 % de l’énergie européenne disponible est issue de l’énergie fossile, à raison de 36 % pour le pétrole, 22 % pour le Gaz et 11 % pour le charbon.

Quant à l’importation, c’est un peu la même histoire. En effet, l’énergie importée principalement de Russie jusqu’alors est également issue du pétrole et du gaz.

 

L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois

 

 

 

Le voeu pieu de la transition énergétique

 

Ces dernières années ont pourtant mis l’accent sur le vœu pieu d’une transition énergétique à court terme, à commencer par les pays scandinaves, moins dépendant des importations fossiles pour certains, à l’image de la Suède par exemple. Par ailleurs, le pacte vert européen de 2019 présente l’objectif d’une neutralité carbone pour 2050. Enfin, la fin du charbon était en point de mire à horizon 2038 pour l’Allemagne, entre autres, au bénéfice des énergies renouvelables.

Malheureusement, ces mesures, ou plutôt ces annonces restent très lacunaires sur les plans écologiques et de l’indépendance énergétique.

Dans ce contexte, la question du bienfondé des sanctions à l’égard de la Russie se posent. Non pas au regard de la guerre que ce pays mène en Ukraine, mais plutôt en raison de l’effet boomerang que risque de provoquer les sanctions imposées par l’Europe.

Ces sanctions (Nième vague de sanction américano-européennes) proposées par la Commission Européenne, certes courageuses mais néanmoins controversées, menaçaient d’une réduction de 15 % de la consommation de gaz en Europe. Malgré cela, fin juillet, la Russie avançait des raisons plus ou moins justifiées pour réduire les exportations vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream, en raison de problèmes de maintenance et de turbines défectueuses. Les conséquences à venir de ce rationnement posent questions. En effet, on peut se demander aujourd’hui qui sanctionne qui ?

 

 

L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois

 

 

Les conséquences de cette situation sont nombreuses

 

Les conséquences de cette situation sont nombreuses, à commencer par le prix du gaz qui a été pratiquement multiplié par 5 sur un an. D’autre part, l’Europe se prépare à un plan de rationnement pour l’hiver prochain. L’idée sera d’une part, d’inciter les professionnels et les particuliers à réduire leur consommation et d’autre part, de provoquer des coupures ponctuelles d’électricité si nécessaire.

Il nous faudra donc changer nos habitudes de gré ou de force. Et plus l’hiver sera rude, plus nous devrons nous adapter à ces mesures. Étant précisé que la France est le pays champion d’Europe de la consommation d’énergie devant l’Allemagne et 4ème consommateur mondial selon l’AIE.

Une autre conséquence est l’augmentation de la production pour faire face à la baisse des importations. Mais cette hausse de la production ne pourra se faire que par « le retour en grâce » des énergies fossiles et du charbon en particulier. Autrement dit, ce retour vers une indépendance accrue passe nécessairement par la réouverture de mines et de centrales, sans oublier les importations chinoises ou américaines.

En France par exemple, la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle est de nouveau en service mais l’apport du nucléaire et des terminaux méthaniers permettant l’importation de gaz naturel liquéfié en provenance des US ou du Qatar limitent légèrement les besoins nationaux en charbon.

 

 

L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois

 

 

 

L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois, mais 8 milliards de tonnes de charbons auront été brûlées fin 2022.

 

La nouvelle surconsommation d’énergies fossiles prend donc des proportions démesurées et surtout, prend à contre pieds les perspectives à court terme de transition énergétique. En effet, la planète aura brûlé environ 8 milliards de tonnes de charbons fin 2022. C’est un record non sans probables conséquences pour le climat.

En conclusion, la guerre en Ukraine révèle à quel point l’Europe a fait de mauvais choix stratégiques et commerciaux durant des années. Elle s’est rendue dépendante sur le plan de l’énergie. Cette situation ne pourra être corrigée qu’à moyen terme à minima, en débloquant des budgets conséquents pour un retour partiel voire total à une indépendance énergétique dans l’avenir.

De nouveaux plans d’envergure en faveur des énergie renouvelables devraient rapidement voir le jour afin d’éviter dans l’avenir de craindre le froid de l’hiver comme nous craignons de subir celui qui se profil dans quelques mois.

 

 

 

L’été est chaud et l’homme blanc coupe du bois

 

Nos articles les plus consultés

Le boom des fonds monétaires est-il bientôt terminé ?

Dans la foulée de la hausse des taux d’intérêt, les épargnants se sont rués sur les fonds monétaires depuis 2023. Malheureusement, toute bonne chose a une fin. La baisse des taux qui devrait être amorcée à partir du mois de juin doit inciter à se repositionner sur les...

L’épargne des français en ligne de mire ?

Le gouvernement français se trouve à un tournant décisif, au cœur d'une crise économique marquée par une dette publique vertigineuse et un déficit budgétaire qui ne cesse de croître. Dans une tentative audacieuse de redresser la barque tout en apaisant les tensions au...

Pourquoi investir dans le Private Equity au marché secondaire ?

Le sujet à ne pas manquer en ce mois de mars : Pourquoi investir dans le Private Equity au marché secondaire ?   Investir dans le Private Equity sur le marché secondaire, est une stratégie souvent négligée mais qui offre des avantages significatifs pour la...

La bonne idée d’investissement du mois

Les actions ont fortement augmenté depuis le début d’année sous l’effet de la vague IA-Nvidia*. C’est positif pour ceux qui ont déjà investi depuis un moment. Pour les autres, il faudra certainement attendre une respiration du marché pour rentrer car les niveaux de...
INSCRIVEZ VOUS À NOTRE NEWSLETTER PATRIMONIALE

INSCRIVEZ VOUS À NOTRE NEWSLETTER PATRIMONIALE

Recevez l'actualité patrimoniale directement dans votre boîte mail en un clic. Nos experts décryptent pour vous l'actualité et les problématiques patrimoniales pour vous aider à accomplir vos projets.

You have Successfully Subscribed!

M