Avouons-le : n’était-ce pas bien de ne pas avoir de gouvernement ? Depuis la dissolution, aucun nouveau chèque pour faire recoudre ses fermetures éclair n’a été annoncé, aucun coup de coupe à l’achat de préservatifs réutilisables envisagé. Aucun nouveau Haut Conseil n’a été créé. Malheureusement, c’est du passé ! Nous avons un nouveau gouvernement conduit par Michel Barnier et ce qui va arriver dans les semaines à venir risque de nous rester au travers de la gorge.
Le retour du matraquage fiscal ?
Évidemment, je ne vous parle de la dette, ni des craintes vie à vis de l’épargne qu’elle suscite, ni de l’obligation de la faire baisser. On estime qu’il faut trouver juste pour l’année 2025 entre 50 et 60 milliards d’euros afin de renouer avec une trajectoire de la dette plus soutenable. Par le passé, nous n’avons jamais été capables de baisser d’autant les dépenses. On peut douter que nous y parvenions cette fois-ci, à moins que le nouveau gouvernement se résolve enfin à revoir le périmètre de l’État.
Par exemple : est-ce le rôle de l’État de financer le Centre National de la Recherche Scientifique ? Cela représente un budget de 3,4 milliards d’euros par an pour plus de 24.000 statutaires, sociologues, chercheurs etc. de qualité très aléatoire. Il suffit de regarder leurs interventions dans les médias pour s’en rendre compte. Ce n’est qu’une piste de baisse des dépenses, parmi des dizaines d’autres. Mais pour revoir le périmètre de l’État, encore faut-il du courage politique. Peut-être que le nouveau gouvernement en a. Michel Barnier est un homme estimable, un républicain qui a parfaitement mené la bataille du Brexit. Mais il faut aussi qu’il y ait un consensus politique pour le faire. Là, ce n’est clairement pas le cas avec un Parlement très divisé et des figures politiques qui pensent toutes à la présidentielle de 2027.
Que va-t-il se passer alors ?
Nous allons avoir droit à des économies de bout de chandelles. Et, comme ce ne sera pas suffisant, il faut s’attendre à une hausse de la fiscalité. À Bercy et dans les couloirs du Palais Bourbon, les pistes sont nombreuses : augmentation de la TVA, de la fiscalité sur les donations, de celle sur les successions, sur l’épargne ou même remise en cause de la flat tax.
La flat tax,
C’est un impôt à taux unique à 30 % qui s’applique sur les revenus du capital – par exemple si vous détenez des placements financiers, si vous vous versez des dividendes en tant qu’entrepreneur ou si vous décidez de céder votre entreprise. Ce fut introduit en 2018 à la fois pour simplifier la fiscalité du capital qui était un vrai micmac et pour diminuer le taux d’imposition sur les revenus du capital.
Petit problème :
La flat tax, c’est justement la mesure fiscale qui marche. La Cour des Comptes rappelle que la flat tax rapporte plus dans les caisses de l’État que le taux d’imposition pourtant plus lourd qui prévalait précédemment. C’est la preuve qu’une fiscalité punitive diminue les recettes fiscales. En outre, France Stratégie a confirmé en 2023 l’impact positif de la flat tax sur les créations d’entreprises. Sans espoir de pouvoir toucher une part importante du fruit de son travail d’entrepreneur, pourquoi créer une entreprise ? À l’inverse, on observe qu’une fiscalité plus juste a encouragé la prise de risque et donc les créations d’entreprises.
Maintenant que la France est aux abois, on envisage de détruire les bonnes mesures économiques et fiscales mises en œuvre ces dernières années pour redonner un peu de souffle à l’économie française. Certes, il est urgent de réduire la dette. Mais pas à n’importe quel prix. D’autres solutions, que celle de la facilité qui consiste à augmenter le fardeau fiscal, existent.