Le mois de janvier est traditionnellement volatil pour le marché des actions. Cette année ne déroge pas à la règle. Tout fut propice à une baisse des actions : les tensions sur le marché obligataire s’accentuent, les fonds spéculatifs américains sont vendeurs d’actions, le pétrole a atteint un point haut de quatre mois en raison de sanctions américaines contre la flotte « fantôme » russe, les devises en Asie et en Océanie s’affolent et le dollar se renforce.

Sans surprise, c’est un contexte favorable pour une envolée du VIX qui permet de mesurer la « peur » sur les marchés financiers. Il a franchi le seuil des 20 en milieu du mois. La bonne nouvelle, c’est que ces perturbations n’augurent en rien de la tenue du marché des actions sur l’ensemble de l’année. De bons fondamentaux économiques, y compris au Royaume-Uni qui est actuellement sous le feu des projecteurs en raison d’une perte de confiance des investisseurs à l’égard des décideurs britanniques, ainsi que des résultats d’entreprises américaines solides devraient être favorables à une hausse des actions sur l’ensemble de l’année.

L'édito Centaure Investissements par Christopher Dembik

Où placer son épargne en 2025 ?

 

Faire le tri

Tous les marchés ne se valent pas, toutefois. Nous en avons fait l’amère expérience l’an passé. Alors que l’indice allemand Dax battait un record historique en décembre 2024 et que les indices américains confirmaient leur domination, l’indice parisien CAC 40 a fini en négatif.

En cause : l’incertitude politique – qui demeure en ce début d’année – et une forte exposition du luxe à l’économie chinoise moribonde. La Bourse de Paris semble attrayante sur le papier. En effet, de belles entreprises, qui ont souvent des résultats financiers sans lien avec le marché français, et un niveau de valorisation plutôt bas (PER autour de 13) semblent aujourd’hui séduisantes. Pour autant, c’est peut-être encore trop tôt pour revenir massivement sur la France et l’Europe. Nous craignons que les turpitudes politiques françaises continuent de peser sur la dynamique boursière française. Ainsi, nous voyons mal comment le CAC 40 pourrait surperformer les indices américains cette année. Il faudrait un miracle…

Le pari américain

À maints égards, l’année boursière 2025 devrait beaucoup ressembler à l’année précédente. Soyons clairs, il y aura certainement une correction boursière à un moment ou à un autre. Elle est bienvenue car elle permettra des achats d’actions à prix décoté. Est-ce que cette correction va remettre en cause la dynamique de fond haussière des actions ? Probablement pas. Nous nous attendons à ce que les valeurs technologiques américaines continuent d’afficher les meilleures performances en 2025. En cause : un positionnement sans concurrence ou presque sur le segment de l’IA et des entreprises qui génèrent beaucoup…beaucoup de cash.

Prenons Nvidia qui est à la pointe de la révolution de l’IA et dont la performance boursière a représenté un quart de la hausse de l’indice américain S&P 500 l’an passé. L’entreprise va lancer dans les six prochains mois une nouvelle puce qui va confirmer sa domination technologique – Rubin. Cela va de pair avec une assise financière impressionnante : en l’espace de deux ans, les flux de trésorerie disponibles ont été multipliés par 15. Incroyable ! Peu d’entreprises, même sur le segment des nouvelles technologies, peuvent afficher un tel résultat. L’IA et le digital vont continuer d’être des thématiques centrales pour quiconque recherche du rendement.

Le pari japonais

La clé pour un épargnant, c’est de diversifier et de ne pas uniquement être exposé aux actions américaines, a fortiori celles du secteur technologique. C’est logique. Les actions japonaises peuvent être la solution. L’indice principal Nikkei 225 affiche une hausse de 16% sur un an en monnaie locale, tandis que l’indice large Topix, qui regroupe plus de 2000 entreprises, a augmenté de 11% sur la même période. Pendant longtemps, le Japon a été un trade perdant. Tout a changé à partir de fin 2023 lorsque l’archipel est finalement sorti de la déflation. Les investisseurs étrangers sont revenus, ce qui a permis au Nikkei 225 de renouer avec son record historique de 1989.

Le marché boursier japonais permet d’être exposé à des entreprises leader dans leur domaine, par exemple dans l’automobile ou dans la chimie, mais qui ont l’avantage de ne pas être dépendantes de l’IA – un secteur où tout le monde ou presque est déjà positionné. On ne compte qu’une grande valeur à Tokyo, au niveau des semi-conducteurs, dont le sort est réellement lié à l’IA.

L’IA omniprésente

Ce marché devrait continuer d’offrir un rendement attrayant pour un particulier français pour trois raisons principales : les rachats d’actions par les entreprises japonaises sont une lame de fond qui pousse les prix à la hausse ; les investisseurs locaux placent massivement leurs capitaux en actions japonaises car elles offrent les perspectives de rendement les plus élevées, notamment en comparaison des obligations ; les entreprises japonaises détiennent beaucoup de cash dans leur bilan ce qui leur offre une grande latitude pour investir, augmenter les salaires et surtout avoir une politique de dividendes généreuses. Dernier argument : si la Chine redémarre enfin (ce n’est toutefois pas gagné), les entreprises japonaises seront parmi les premières bénéficiaires en raison des liens commerciaux étroits entre l’archipel et la Chine.

Point important : si vous optez pour un fonds d’actions japonaises, pensez à prendre une couverture contre le risque de taux de change (hedgé) afin de se prémunir contre des mouvements volatils du yen japonais. En 2024, il a beaucoup bougé.

Bonne rentrée à toutes et à tous !

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