Une réforme fiscale sous haute tension
Le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2026. Ce texte marque une nouvelle étape dans la stratégie de réduction des déficits. Sous une apparente stabilité, de nombreuses mesures touchent directement la fiscalité des ménages et des entreprises. Des ajustements techniques sont prévus, mais leurs effets seront bien réels sur les contribuables.
Le projet comprend la fin de certaines exonérations, la modification de régimes fiscaux et l’apparition de nouvelles taxes ciblées. Pour les investisseurs et les professionnels du patrimoine, ces changements exigent une réflexion stratégique immédiate.
Fiscalité : Nouveautés 2026
Fin des exonérations pour maladies chroniques
Aujourd’hui, certaines personnes atteintes de maladies de longue durée bénéficient d’une exonération fiscale sur leurs revenus d’épargne. Cela concerne les intérêts, les dividendes et autres produits similaires.
À partir de 2026, cet avantage sera supprimé. Seules les pensions de retraite resteront exonérées. Cette mesure devrait permettre à l’État d’économiser environ 400 millions d’euros par an.
En conséquence, les foyers concernés verront leur imposition augmenter. Il est donc important d’anticiper ces changements dès maintenant.
Durcissement fiscal sur les holdings patrimoniales
Les holdings, fréquemment utilisées pour structurer un patrimoine et réduire l’imposition, seront désormais davantage taxées. Dès que les revenus perçus via une holding dépassent 500 000 €, un taux minimal de 20 % sera appliqué.
De plus, ces revenus devront être intégrés au revenu global du foyer fiscal. Cette évolution vise à limiter certains montages d’optimisation.
Cela aura pour effet d’augmenter l’impôt global et de restreindre l’accès à certaines niches fiscales. Une stratégie patrimoniale adaptée devient indispensable.
Suppression de la réduction pour frais de scolarité
Le crédit d’impôt pour frais de scolarité va disparaître. Jusqu’à présent, il permettait de réduire l’impôt des familles de 61 à 183 € par enfant, selon le niveau d’études.
Près de 2,7 millions de foyers en bénéficiaient. Le gouvernement justifie cette suppression par une volonté de simplification fiscale.
Toutefois, il s’agit concrètement d’une hausse d’impôt pour les familles, notamment celles de la classe moyenne. Ce changement pèsera davantage sur les foyers ayant plusieurs enfants.
Réduction des aides au solaire photovoltaïque
Les centrales solaires mises en service après 2021 verront leurs tarifs de rachat garantis par l’État divisés par deux. Ce tarif passera de 567 € à environ 280 € le MWh.
Ce changement s’inscrit dans un contexte de maturité du secteur. Néanmoins, il risque de diminuer la rentabilité des projets et pourrait dissuader certains investisseurs.
Il sera essentiel de recalculer les prévisions de rendement pour les projets à venir, voire de revoir certains plans d’investissement.
Disparition progressive des avantages sur les biocarburants
Les biocarburants, qui bénéficient aujourd’hui d’une fiscalité avantageuse (TVA réduite, exonérations), verront leurs avantages supprimés d’ici 2030.
Cette réforme répond à deux objectifs : réduire les dépenses fiscales et mieux aligner les dispositifs français avec les règles européennes.
Les producteurs comme les importateurs devront adapter leurs modèles économiques. Ce changement pourrait aussi impacter les prix à la pompe dans les années à venir.
Bonne nouvelle : hausse du plafond pour les dons
Dans ce paysage fiscal en mutation, une mesure favorable mérite d’être soulignée. Le plafond de déduction pour les dons aux associations passe de 1 000 € à 2 000 € par an.
Les contribuables pourront continuer à déduire 66 % des montants versés, dans la limite de ce nouveau plafond.
C’est une opportunité intéressante pour celles et ceux qui souhaitent soutenir des causes tout en optimisant leur fiscalité.
Réforme du dispositif Girardin outre-mer
Le Girardin, qui permet de réduire son impôt en finançant des projets dans les DOM-TOM, sera encadré plus strictement.
Désormais, seuls les projets ayant un impact réel sur le tissu économique ou social local seront éligibles. L’objectif est de limiter les effets d’aubaine et de renforcer l’utilité publique des projets.
Les investisseurs devront s’assurer que les projets choisis remplissent bien les nouveaux critères d’éligibilité.
Mise en place d’un impôt minimum sur les multinationales
À compter de 2026, la France appliquera un impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales dont le chiffre d’affaires dépasse 750 millions d’euros.
Il s’agit d’une transposition de l’accord international conclu dans le cadre de l’OCDE. Ce dispositif vise à lutter contre l’évasion fiscale et à garantir une concurrence plus équitable.
Même si cette réforme ne vise pas les particuliers, elle pourrait avoir un impact indirect sur certains portefeuilles d’actions exposés à ces entreprises.
Nouvelle taxe sur les emballages plastiques
Une taxe de 800 € par tonne va s’appliquer aux emballages plastiques non recyclés importés. Cette mesure cible notamment les secteurs de l’agroalimentaire et du e-commerce.
Elle a pour but de favoriser l’utilisation de matériaux recyclés. C’est également une réponse aux engagements environnementaux pris par la France.
Il est probable que cette taxe soit répercutée sur les prix à la consommation.
Une fiscalité en mutation à anticiper
Ces nouvelles règles fiscales auront des répercussions concrètes sur la gestion du patrimoine, les placements et la transmission.
Il est donc crucial d’adapter sa stratégie fiscale dès à présent. Cela passe par un audit complet de sa situation, une mise à jour des choix d’investissement et une optimisation des dispositifs existants.
Chez Centaure Investissements, nous vous accompagnons pour décrypter ces évolutions et faire les bons choix. N’attendez pas 2026 : anticipez aujourd’hui pour sécuriser demain.
