Le 9 juin 2024, un événement politique inattendu a bouleversé le paysage économique français. En décidant, à chaud, de dissoudre l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a lancé le pays dans une période d’incertitude sans précédent. Un an plus tard, le bilan est lourd. Très lourd. Pour les entreprises, les investisseurs, et tous ceux qui font tourner l’économie réelle, cette décision politique a représenté une véritable année noire. 

Dissolution : une année perdue

Dissolution : une année perdue

 

Une décision solitaire

Au soir des élections européennes, marqué par la percée du Rassemblement National et le recul de la majorité présidentielle, Emmanuel Macron opte pour la dissolution. Surprise générale. Ni le Premier ministre, ni les ministres, ni les députés du camp présidentiel n’étaient préparés.

Le choc est brutal. Et les conséquences, immédiates.

Dans un contexte économique déjà fragile — croissance atone, déficit budgétaire sous surveillance, dettes publiques record — ce choix précipité ajoute un facteur d’instabilité majeur. Les marchés doutent. Les entreprises attendent. L’administration suspend son souffle.

 

Une paralysie institutionnelle

Les élections législatives anticipées accouchent d’une Assemblée sans majorité. Résultat : aucune stabilité politique. Deux Premiers ministres se succèdent. Aucune réforme structurelle ne voit le jour. Les textes budgétaires sont adoptés sous contrainte. Le compromis devient la règle, l’inaction la norme.

Pendant ce temps, l’économie réelle tourne au ralenti.

Les projets d’investissement sont mis en pause. Les dirigeants d’entreprise, en particulier ceux des PME et ETI, n’ont plus de visibilité. Or, sans visibilité, pas de stratégie. Sans stratégie, pas de croissance.

 

Croissance : zéro pointé

Selon les dernières données de l’INSEE, la croissance française est restée quasi-nulle sur l’année écoulée. Les rares dynamiques post-Covid ont été freinées par l’incertitude politique. La consommation des ménages a reculé, affectée par la baisse de la confiance et la hausse des prix. L’investissement des entreprises, lui, s’est effondré.

Dans le même temps, la dette publique a continué de grimper. Elle atteint désormais près de 115 % du PIB. Le déficit, lui, dépasse les 5 %.

Le gouvernement, paralysé, n’a pu ni contenir les dépenses publiques, ni augmenter les recettes autrement qu’en durcissant la fiscalité existante.

 

Hausse des prélèvements

Pour tenter de stabiliser les finances, plusieurs mesures ont été prises discrètement : suppression de niches fiscales, hausses de cotisations, durcissement du contrôle fiscal, taxation accrue sur certains secteurs. Ces mesures, souvent peu lisibles, agissent comme des impôts déguisés.

Résultat : les prélèvements obligatoires atteignent des niveaux record. Et ce n’est probablement qu’un début. Car pour contenir le déficit et éviter une dégradation de la note de la France par les agences de notation, il manque entre 40 et 60 milliards d’euros dans les caisses de l’État.

 

Les entreprises en première ligne

Dans ce contexte, ce sont les chefs d’entreprise qui paient le prix fort. Leurs charges augmentent. Leur fiscalité devient plus complexe. Et la demande intérieure faiblit.

Comment recruter, innover, exporter dans ces conditions ?

Pour les PME et ETI, le climat d’incertitude rend chaque décision stratégique périlleuse. Même les dispositifs d’aides à l’investissement, comme les subventions ou les crédits d’impôt, deviennent illisibles faute de gouvernance claire.

De plus, le discours politique reste centré sur l’agitation institutionnelle et les ambitions personnelles, loin des préoccupations économiques du terrain.

 

Des réformes à l’arrêt

La réforme des retraites, la rationalisation des dépenses publiques, la relance de la politique industrielle, la transition énergétique, la réforme de la fiscalité… Tous ces chantiers pourtant essentiels sont restés en suspens.

En 2023 déjà, la France souffrait d’un manque de compétitivité. En 2024, elle a perdu un an. Un an sans réforme, sans vision, sans cap.

Un an de perdu, c’est une génération d’entrepreneurs découragés, une jeunesse désorientée, et des investisseurs étrangers qui regardent ailleurs.

 

Et maintenant ?

À moins d’un sursaut politique ou d’élections anticipées, la situation pourrait perdurer jusqu’en 2027. Ce qui implique deux nouvelles années d’instabilité, où chaque mesure économique devra composer avec des équilibres parlementaires précaires.

Pour les épargnants, les chefs d’entreprise et les investisseurs, cela impose de revoir les stratégies de gestion de patrimoine. La prudence est de mise, mais l’inaction peut aussi coûter cher. Il devient essentiel de se faire accompagner pour :

  • Optimiser sa fiscalité dans un cadre mouvant

  • Sécuriser son patrimoine face à l’instabilité

  • Réorienter ses investissements vers des zones ou secteurs plus résilients

  • Profiter d’arbitrages financiers adaptés au contexte

 

Conclusion : une crise évitable

Ce triste anniversaire met en lumière une vérité que beaucoup préfèrent ignorer : la France n’a pas souffert d’un choc économique exogène, mais d’un choix politique évitable. La dissolution de 2024, décidée sur un coup de tête, a coûté une année entière à l’économie française.

Elle restera dans les livres d’histoire comme un cas d’école de mauvaise gouvernance.

Et pendant que les décideurs politiques jouent leur partition, ce sont les acteurs économiques — chefs d’entreprise, indépendants, épargnants — qui doivent, chaque jour, affronter la réalité.

Alors, pour reprendre le ton amer mais lucide d’un dirigeant d’entreprise : Champion, mon frère !

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