Nvidia reste le baromètre de l’appétit pour l’intelligence artificielle. À chaque publication, l’action mesure la confiance des marchés. Cette fois encore, le message est clair. Le concepteur de puces croit à une accélération de la demande. Le marché suit. Les doutes sur une bulle existent. Pourtant, les chiffres et les carnets de commandes racontent autre chose. Pour l’instant.

 

Nvidia défie les sceptiques

Nvidia défie les sceptiques

 

 

 

Un trimestre qui surclasse les attentes

 

 

Le groupe de Jensen Huang enchaîne les records. Entre juillet et octobre, le chiffre d’affaires atteint 57 milliards de dollars. La progression ressort à 62 % sur un an. Les profits explosent. Le résultat opérationnel grimpe à 36 milliards, en hausse de 65 % sur douze mois. Le moteur reste le même. Les centres de données achètent des GPU et des cartes réseau à un rythme inédit. Les capacités partent dès qu’elles sortent des usines. Jensen Huang l’affirme. Les puces pour le cloud sont déjà réservées. Les délais s’étirent. Les clients poussent.

La Chine pèse moins, mais l’élan tient. Les restrictions géopolitiques freinent les ventes locales. Le reste du monde compense. Les grands clients basés aux États‑Unis et en Europe multiplient les commandes. Les hyperscalers accélèrent. Les champions du logiciel suivent. Les laboratoires d’IA lèvent des fonds pour sécuriser des tranches entières de capacités. Nvidia capte l’essentiel de cet élan.

 

 

 

Guidance offensive et carnet plein

 

 

La direction vise une nouvelle hausse de 65 % des revenus au quatrième trimestre. La trajectoire laisse peu de place au doute. Le pipeline de commandes s’épaissit. Les entreprises testent des cas d’usage qui passent en production. Les plateformes d’IA générative sortent du laboratoire. Elles s’installent dans les outils marketing, le service client, la sécurité et la recherche. Chaque déploiement appelle des GPU, des interconnexions et des logiciels. Nvidia vend l’ensemble. Le matériel s’appuie sur un écosystème logiciel propriétaire. Cette intégration facilite les migrations et verrouille la base installée.

 

 

 

Blackwell et Rubin, catalyseurs de la prochaine vague

 

 

Le cycle de produits reste agressif. Les processeurs Blackwell dominent déjà les appels d’offres. Le successeur, Rubin, pointe. Les deux plateformes visent une double promesse. Elles réduisent le coût total par unité de calcul. Elles accélèrent l’entraînement et l’inférence. Les clients achètent donc des performances et des économies. Le retour sur investissement s’améliore si les modèles consomment moins d’énergie par requête. Les centres de données souhaitent aussi densifier leurs baies. Nvidia avance des architectures plus compactes et plus efficaces. Les opérateurs y voient un moyen de respecter leurs engagements climatiques tout en augmentant la puissance disponible.

 

 

 

Les sceptiques montent au créneau

 

 

Les marchés adorent les histoires de croissance. Ils redoutent les excès. Après plus de 1.000 % de hausse en trois ans, certains investisseurs prennent leurs gains. D’autres parient sur une correction. Michael Burry, connu pour son pari sur les subprimes, a misé contre le titre. Peter Thiel a vendu une partie de ses actions. Leur message est simple. La valorisation intègre déjà beaucoup d’optimisme. Une désillusion sur les commandes ou la rentabilité peut coûter cher.

La question du financement pèse aussi. De jeunes sociétés d’IA passent d’énormes commandes. Elles ne sont pas rentables. Elles financent leurs achats avec des levées de fonds. Parfois auprès de partenaires industriels. Nvidia participe à certaines rondes. Le modèle alimente la demande aujourd’hui. Il pose un risque si la collecte se tarit. Dans un scénario de marché plus exigeant, ces acteurs pourraient réduire leurs dépenses. L’industrie se retrouverait avec des capacités excédentaires. Le risque existe. Il reste contenu tant que les grands comptes soutiennent l’effort.

 

 

 

Des clients qui monétisent déjà

 

 

Les hyperscalers donnent le ton. Microsoft, Meta, Alphabet et d’autres multiplient les annonces. Ils investissent massivement dans leurs centres de données. Ils achètent des puces à tour de bras. Ils poussent l’IA dans la publicité, la recherche, la bureautique et le cloud. Les premiers retours apparaissent. Meta évoque des gains concrets dans ses conversions publicitaires grâce à des modèles génératifs. Les revenus suivent. Ces exemples rassurent. Ils montrent que l’IA ne reste pas un centre de coûts. Elle commence à générer du cash. La boucle investissement‑monétisation se referme. Elle crédibilise les budgets 2025‑2026.

 

 

 

L’effet réseau d’un quasi‑standard

 

 

Nvidia ne vend pas que du silicium. Le groupe propose un standard de fait. Les bibliothèques logicielles, les pilotes et les frameworks maison simplifient la vie des développeurs. Les équipes forment leurs modèles sur cette pile. Elles les déploient ensuite sans douleur sur l’infrastructure des partenaires cloud. Le coût de changement augmente. La concurrence existe. AMD progresse sur les GPU dédiés à l’IA. Les géants du cloud développent des puces maison. Les alternatives gagnent en maturité. Toutefois, l’avantage historique de Nvidia dans le logiciel et l’outillage reste marqué. Cet écart soutient les marges.

 

 

 

Les limites d’un super‑cycle

 

 

Rien ne monte en ligne droite. Les cycles d’investissement dans l’infrastructure connaissent des paliers. Les dépenses se concentrent lorsque des ruptures technologiques arrivent. Elles ralentissent ensuite. Le débat actuel porte sur l’ampleur du plateau. Les carnets de commandes indiquent une poursuite des déploiements. Les nouveaux GPU promettent une meilleure efficacité. Les entreprises veulent des usages concrets, mesurables et intégrés. La productivité devient la boussole. Si les projets se limitent aux démonstrateurs, la demande se tasse. Si les workflows métiers s’outillent, la base installée s’ancre. Le scénario central penche vers cette seconde option.

 

 

 

La dette, angle mort à surveiller

 

 

Beaucoup d’acteurs financeront leurs centres de données par la dette. Le coût du capital reste sensible. Une remontée des taux alourdirait la note. Elle ralentirait certains projets. À l’inverse, une détente monétaire fluidifie la chaîne de décision. Les trésoreries des grandes plateformes restent solides. Elles absorbent une partie de l’effort. Les acteurs plus petits dépendent des marchés. Ils restent vulnérables. Pour Nvidia, la diversité de la clientèle joue comme amortisseur. Les hyperscalers, les telcos et les industriels lissent la demande au fil des trimestres.

 

 

 

La Chine, un frein durable mais gérable

 

 

Les restrictions à l’exportation vers la Chine pèsent sur les volumes et sur le mix. Le groupe compense avec l’Amérique du Nord, l’Europe et certains marchés asiatiques. Les commandes se réorientent. Les feuilles de route produits s’ajustent. L’entreprise propose des versions conformes aux règles. Cette gymnastique réduit la taille de marché immédiate. Elle protège l’accès aux grands clients occidentaux. L’arithmétique reste favorable tant que la base mondiale progresse.

 

 

 

Impact pour les investisseurs patrimoniaux

 

 

Un tel dossier attire. Il exige une discipline stricte. L’exposition à Nvidia et aux valeurs de l’IA requiert un cadre. La volatilité reste élevée. Les publications créent des écarts spectaculaires. Une allocation doit s’inscrire dans une logique de cœur et de satellite. Le cœur, diversifié, limite les chocs. Le satellite capte la croissance de l’IA. Il s’ajuste avec prudence après des rallyes prolongés. Les investisseurs doivent préférer des points d’entrée progressifs. Les plans d’achats étalés réduisent le risque de timing. Ils profitent des respirations du marché.

Les portefeuilles peuvent aussi jouer la thématique indirecte. Les fabricants d’équipements pour centres de données bénéficient du cycle. Les foncières spécialisées captent la demande de m² et d’alimentation électrique. Les logiciels d’infrastructure et de sécurité surfent sur l’adoption. Les réseaux en fibre et les solutions de refroidissement profitent du besoin de densité. Cette approche dilue le risque spécifique. Elle conserve l’exposition au super‑cycle numérique.

 

 

 

Scénarios à douze mois

 

 

Premier scénario, la machine s’emballe. Les commandes dépassent les capacités. Les nouveaux GPU réduisent le coût par calcul, ce qui élargit les cas d’usage. Les marges tiennent. Les cash‑flows explosent. Le marché valide une nouvelle jambe de hausse. Ce scénario suppose des signaux forts de monétisation chez plusieurs clients et une détente durable des taux. Il reste plausible.

Deuxième scénario, le marché respire. Les dépenses se normalisent au fil des migrations logicielles. Les projets se hiérarchisent. Les jeunes pousses réduisent la voilure. La chaîne d’approvisionnement se désengorge. Les valorisations se tassent sans rupture. Les investisseurs reconstituent des positions à meilleur prix. Ce scénario demeure sain pour la durée du cycle.

Troisième scénario, le coup de frein. Une hausse des taux ou un incident réglementaire bloque des projets. Des annulations apparaissent. Les carnets s’allègent. Le marché réévalue brutalement les attentes. La correction se propage à tout l’écosystème. Ce scénario reste moins probable tant que les hyperscalers maintiennent leurs budgets et que les preuves de monétisation s’accumulent.

 

 

 

Ce que disent les cours

 

 

La séance post‑résultats a entraîné tout le secteur. AMD a progressé. Les grands noms du cloud et des réseaux ont suivi. Le marché lit dans la publication un signal pour la chaîne complète. Les investisseurs cherchent la visibilité. Nvidia l’apporte. Le rallye collectif rappelle que la thématique demeure dominante sur les marchés américains. Elle irrigue les indices. Elle influence les flux internationaux. Les portefeuilles européens ne peuvent l’ignorer.

 

 

 

Conseils pratiques pour agir

 

 

Établissez une allocation cible pour l’IA et l’infrastructure numérique. Définissez une fourchette. Restez dans cette zone. Remontez le satellite après les consolidations. Réduisez‑le après les envolées. Préférez les leaders aux paris trop spéculatifs. Vérifiez la génération de trésorerie des émetteurs. Surveillez l’endettement et la maturité des obligations. Intégrez un coussin de liquidités. Il vous permettra de profiter des creux. Restez attentif aux publications trimestrielles et aux feuilles de route produits. Elles guident le cycle.

En clair

Nvidia déjoue, pour l’instant, le récit de la bulle. Les chiffres parlent. Les clients paient. Les usages avancent. Le cycle d’investissement n’a pas dit son dernier mot. L’action reste sensible aux déceptions. La discipline d’allocation s’impose. Mais la vague de l’IA a encore de la houle. Les sceptiques devront compter avec une réalité simple. Les entreprises n’achètent pas des promesses. Elles achètent des gains de productivité. C’est ce que Nvidia vend.

 

 

 

Avertissement

 

 

Ce contenu est fourni à titre informatif et pédagogique. Il ne constitue ni un conseil en investissement, ni une recommandation personnalisée, ni une sollicitation d’achat ou de vente de titres. Les informations, chiffres et perspectives reflètent l’état des connaissances à la date de publication et peuvent évoluer sans préavis. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Tout investissement comporte des risques, dont un risque de perte en capital. Avant toute décision, évaluez votre situation personnelle et vos objectifs, et, si besoin, sollicitez un conseil adapté auprès d’un professionnel habilité. Centaure Investissements et/ou ses partenaires peuvent détenir des positions sur certains émetteurs cités. Sources considérées comme fiables, sans garantie d’exactitude ou d’exhaustivité. Publication non contractuelle. Date de mise à jour : 15 décembre 2025.

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