Quand Trump fait du bruit, les marchés avancent


L’été 2025 a opposé deux mondes : celui, bruyant et théâtral, de Donald Trump et celui, apparemment serein, des marchés financiers. Malgré les tweets menaçants, les annonces imprévisibles et l’irruption des « memecoins » dans le discours économique, les marchés actions ont maintenu le cap. Pour beaucoup d’investisseurs, l’été a été l’occasion de souffler, mais les marchés, eux, ne dorment jamais. La volatilité politique n’a pas suffi à faire dérailler le mouvement haussier des actions, en particulier américaines. Cela traduit-il une forme d’insouciance ? Pas nécessairement. Il semble que les investisseurs aient appris à filtrer le bruit pour ne retenir que les signaux réellement pertinents.

Sur les marchés, comme en alpinisme, il faut garder les yeux fixés sur le sommet. Pourtant, à l’image d’un grimpeur face à une paroi instable, l’investisseur prudent sait qu’il est essentiel d’assurer chaque pas. Car si les opportunités abondent, les valorisations atteignent des niveaux qui imposent rigueur et discernement.

Quand Trump fait du bruit, les marchés avancent

Marchés : grimper malgré le bruit

États-Unis : leaders malgré les doutes


Depuis le creux provoqué par les tensions commerciales au printemps, les actions américaines ont enregistré un fort rebond, dominé par les valeurs technologiques. Les grandes entreprises innovantes, notamment dans l’intelligence artificielle, ont attiré l’essentiel des flux. Ce regain d’intérêt pour les titres de croissance à fort momentum a largement profité au marché américain. En parallèle, les marchés européens, après un bon premier trimestre, ont marqué le pas.

Malgré des tentatives répétées de réorienter les flux vers l’Europe, la réalité reste crue : les investisseurs internationaux ne délaissent pas les actions américaines. En cinq ans, les fonds investis sur les actions européennes n’ont enregistré aucun flux net positif. La capitalisation boursière de Nvidia, à elle seule, dépasse celle des principales places boursières d’Allemagne et de France réunies. Difficile, dans ces conditions, de se détourner de Wall Street.

Pourtant, les signaux de ralentissement existent. La montée des droits de douane, une création d’emplois décevante en août, et une pression politique sur la Réserve fédérale sont autant de nuages à l’horizon. La croissance pourrait ralentir. Mais attention à ne pas sous-estimer la résilience américaine. La baisse des impôts du « Big Beautiful Bill », la déréglementation du secteur bancaire et la politique monétaire accommodante soutiennent encore l’économie. Les bénéfices des entreprises restent dynamiques. En somme, même si la pente se redresse, le sentier reste praticable.

Europe : beaucoup d’espoir, peu d’élan

Le vieux continent, lui, patine. Malgré des initiatives prometteuses comme le plan de relance allemand de 1 200 milliards d’euros sur 10 ans, les marchés européens peinent à convaincre. Les actions allemandes ont profité d’un regain d’intérêt, mais les conditions nécessaires à une reprise durable restent incomplètes. Le marché attend toujours le lancement effectif des investissements dans les infrastructures et la défense.

Au niveau européen, l’initiative pour une Union de l’Épargne et de l’Investissement pourrait réorienter les 33 000 milliards d’euros d’épargne vers des usages productifs. Un chantier colossal, freiné par les divisions politiques, notamment en France. Le contexte politique fragilise les perspectives de réformes structurelles. Néanmoins, un secteur se distingue : la défense. La perspective d’investissements massifs, de l’ordre de 2 000 milliards d’euros sur dix ans, fait émerger des opportunités. Les industriels montent en puissance, anticipant des hausses de commandes. De nombreux portefeuilles d’investisseurs institutionnels n’ont pas encore intégré cette thématique, laissant un potentiel de croissance intact.

Autre secteur à suivre : les banques européennes. Leurs fondamentaux sont solides. Avec un rendement des fonds propres de 13 %, un taux de prêts non performants inférieur à 2 % et un ratio de capital Tier 1 de 17 %, elles offrent un profil attractif. Pour éviter l’exposition aux aléas du commerce international, mieux vaut se positionner sur les petites capitalisations, moins dépendantes des exportations.

Chine : résilience et ambition technologique

À l’Est, la Chine continue de faire face à une reprise incomplète. Le secteur immobilier reste en crise, freinant l’élan économique global. Pourtant, le pays déploie une stratégie industrielle ambitieuse. L’initiative « anti-involution » vise à assainir la concurrence et à soutenir des secteurs technologiques porteurs. L’IA, les robots humanoïdes et les véhicules autonomes sont au cœur de cette dynamique. La Chine devance le reste du monde sur plusieurs fronts, et attire ainsi des capitaux stratégiques.

L’Inde, pour sa part, voit ses perspectives se ternir. La montée des droits de douane pèse déjà sur sa croissance, et cette tendance devrait se renforcer en 2026. Le recul du crédit bancaire et des investissements ralentit également les bénéfices des entreprises. Dans ce contexte, la prudence s’impose.

Taux : miser sur la duration longue

Les rendements obligataires à long terme ont grimpé, en particulier au Royaume-Uni, aux États-Unis et en France. Ce mouvement traduit une prime de terme accrue, liée aux incertitudes macroéconomiques. Pour les investisseurs, il est opportun de prolonger légèrement la duration, notamment sur la dette souveraine américaine. Celle-ci offre un couple rendement/risque intéressant dans un contexte de croissance modérée.

Les obligations d’entreprise conservent leur attrait, malgré des spreads relativement serrés. Les rendements restent supérieurs à l’inflation, notamment dans les segments Investment Grade et High Yield à duration courte. Ces actifs permettent de générer du portage tout en limitant l’exposition aux baisses de valorisation.

Diversification : renforcer les actifs tangibles

La diversification reste essentielle dans un environnement instable. L’euro devrait s’apprécier face au dollar, une évolution favorable pour les investisseurs européens. L’or, fidèle à son rôle de valeur refuge, continue de s’imposer dans les portefeuilles. Sa performance est étroitement liée à celle du dollar : toute faiblesse de la monnaie américaine renforce son attrait.

Le pétrole conserve également une place stratégique, en raison des tensions géopolitiques persistantes. Quant aux crypto-monnaies, elles suscitent encore le débat. Le cadre réglementaire évolue rapidement, mais leur rôle comme alternative monétaire n’est pas encore consolidé. Intégrer ces actifs dans une allocation globale reste une option tactique, à doser avec mesure.

Conclusion : avancer avec méthode et prudence

L’année 2025 ressemble à une ascension vers un sommet spectaculaire mais semé d’embûches. Les opportunités abondent, mais elles exigent de la sélectivité. Les valorisations élevées, les incertitudes géopolitiques et les risques économiques imposent un pilotage précis. Il ne s’agit pas de fuir les marchés, mais de les aborder avec discipline.

La clé réside dans l’équilibre : répartir son exposition entre les zones géographiques, éviter la surconcentration sur quelques titres stars, et rester attentif aux signaux macroéconomiques. Les actions américaines restent dominantes, mais leur potentiel immédiat est limité. L’Europe offre des opportunités ciblées, notamment dans la défense et les banques. La Chine, malgré ses fragilités, continue d’innover.

Côté obligations, la duration longue devient plus pertinente. Les obligations d’entreprise à court terme conservent leur attrait. Enfin, les actifs alternatifs comme l’or, le pétrole et, dans une moindre mesure, les crypto-monnaies, participent à la diversification des portefeuilles.

Comme en montagne, chaque pas vers le sommet compte. Et si le ciel s’assombrit, une bonne stratégie d’allocation reste la meilleure corde de sécurité.

Communication non contractuelle

 

 

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. En conséquence, l’objectif de performance n’est pas garanti. L’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte et non sur leur valeur qu’il ne garantit pas. Elles s’entendent hors fiscalité et frais de gestion annuels des contrats de capitalisation concernés.

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Notez qu’un entretien auprès d’un conseiller est indispensable afin de vérifier que les solutions présentées sont en cohérence avec votre situation. Sachez que la souscription à cette solution prendra en compte les objectifs et le profil d’investisseur de l’épargnant. L’investissement portant sur des supports en unités de compte présente un risque de perte en capital.

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